Le Laboratoire d’Expérimentation Graphique reçoit principalement les étudiants de DMA, dont l’approche plurielle s’enrichit de l’appropriation de différentes techniques traditionnelles d’impression au service d’un projet personnel. Il est aussi ouvert, sur projet, après discussion avec l’équipe pédagogique, à tout étudiant qui souhaite élaborer un objet-livre pensé comme un objet de design. Chaque étudiant expérimente sur un même projet la sérigraphie, la lithographie et la typographie au plomb. Il est guidé dans ses recherches par une équipe de professeurs et de professionnels.

La sérigraphie est un procédé d’impression qui consiste à préparer autant d’écrans de soie ou de polyester photos qu’il y a de formes et de couleurs à imprimer en couvrant d’une matière laquée brune les surfaces que l’on ne veut pas imprimer ; les encres sont déposées sur le cadre au moyen d’une grande raclette ; puis les différents tirages sont mis à sécher sur des claies.

La lithographie consiste à reporter sur une pierre un dessin ou un cliché. L’étudiant commence par choisir et poncer avec un sable extrêmement fin une pierre lithographique ; puis il reporte son dessin à l’envers sur la pierre avec un crayon gras (généralement il dessine sur papier puis utilise un calque pour renverser l’image) ; ensuite la pierre est posée sur une presse lithographique et l’impression commence avec des encres de différentes couleurs, posées au rouleau, puis essuyées.

La typographie au plomb est depuis toujours enseignée à l’École Estienne, mais son utilisation s’est transformée au fil du temps et de l’évolution des techniques. Pour toute maquette/livre courant, c’est l’ordinateur qui prévaut. La typographie au plomb est désormais réservée aux éditions d’art, qu’il s’agisse de plaquettes ou de livres. L’étudiant compose une forme imprimante, c’est-à-dire une construction complexe de morceaux de plomb qui peuvent être aussi bien des lettres que des signes ou des ornements typographiques, choisis en fonction de la page qu’il veut créer, parmi les nombreuses « casses » du LEG. Ensuite, c’est sur une presse typographique que se fait l’impression .

le LEG est un laboratoire, c’est que ce lieu unique permet de confronter l’ambition créatrice aux contraintes des techniques d’impression. Cependant, il s’agit bien de design et de métiers d’art, et non pas de beaux-arts, puisque la production est celle d’œuvres multiples et reproductibles. C’est un lieu de création dans lequel entrent en synergie le patrimoine et l’innovation.