La typographie des Didot est à son apogée avec l’édition par Pierre Didot du Specimen de nouveaux caractères (1819), où le point Didot est consacré comme l’unité de mesure nouvelle, et que l’on peut comparer avec un autre monument de la lettre : le Manuale tipografico de Giambattista Bodoni (1818). L’influence des Didot sur la typographie et le dessin de lettres au XIXe siècle est immense ; les autres fondeurs s’en inspirent et la permanence de leurs caractères est attestée dans le Catalogue publié par Jules Didot (1842), même si les types fantaisie propres au Romantisme y trouvent également leur place.

À partir de 1820, le Romantisme, en effet, réconcilie le texte et l’image grâce à des techniques inédites, comme la lithographie et la gravure sur bois de bout. L’abandon de l’unité typographique de la page de titre s’accompagne de l’instauration de frontispices « à la cathédrale » et d’une efflorescence de types, des gothiques aux lettres arboricoles de Jean Midolle, qu’on retrouve dans les éditions de Curmer ou les Keepsake, ces livrets à la mode britannique qui font fureur vers 1830, dont la bibliothèque s’est enrichie de quelques exemples notables.
Par ailleurs, de beaux livres généralisent l’emploi de la lithographie dans l’édition : des Vue des ruines de Pompéi (Firmin Didot, 1827) aux Cathédrales françaises : dessinées d’après nature et lithographiées, chez Chapuy, à Orléans (1823-1831).

Cependant que l’esprit scientifique propre au siècle mène à la publication d’études historiques et techniques sur l’imprimerie et la typographie, à l’instar du Manuel pratique de la typographie française, de Henri Brun (1825) ou du Résumé historique de l’introduction de l’imprimerie à Paris, de Taillandier (1837). Les essais et manuels concernant les techniques de reproduction, les questions de lisibilité et de lecture, ainsi que de nouvelles formes d’expression font florès. Guillié donne une Notice historique sur l’instruction des jeunes aveugles, premier ouvrage contenant une écriture en relief destiné aux non-voyants, dont Louis Braille va s’inspirer. Rodolphe Töpffer dans son Essais d’Autographie, 1842, fait apparaître la bande dessinée dans le cadre d’une théorie pédagogique. The Elements of Euclid d’Oliver Byrne (Londres, 1847) présentent les premiers systèmes diagrammatiques.
Vers 1850, débute la vogue des caractères elzéviriens, soit un retour vers les romains de la Renaissance. La bibliothèque possède quelques catalogues et spécimens rares de la fonderie Figgins, des fonderies Deberny et Théophile Beaudoire.

Les dernières décennies du siècle sont marquées par l’éclectisme, l’historicisme, l’émergence des Arts and Crafts. La Kelmscott Press de William Morris est à la pointe de cet « art nouveau » dans le champ de la typographie, dont Atalanta in Calydon, par A.C. Swinburne (1894), que conserve la bibliothèque, est un exemple majeur. Eugène Grasset, en France, se distingue par son Histoire des quatre fils Aymon (1883), et sa Méthode de composition ornementale (1894). Tandis qu’Édouard Pelletan, dans ses Lettres aux bibliophiles (1896), appelle à un renouveau de l’art du livre, face à la massification de la chose imprimée et à la perte de qualité qui en découle.
Sur le plan de la création de caractères, les publications deviennent foisonnantes, de la part notamment des deux principales fonderies françaises, Peignot et Deberny.